La Sourdeline
La sordellina
La sourdeline (sordellina) fut une cornemuse savante, gonflée avec un soufflet, mise au point à la fin du XVIe siècle en Italie et jouée principalement au XVIIe siècle. Comme les musettes françaises à la même époque, elle était une imitation des cornemuses populaires, mais c’était un instrument joué et apprécié par l’aristocratie, les artistes et les riches classes bourgeoises. Son répertoire la destinait à l’accompagnement du chant, religieux ou profane, mais aussi à la danse de cour.
La sourdeline s’inspirait des zampogne jouées à Naples par les musiciens populaires. Mais cette cornemuse sophistiquée fut perfectionnée tout au long du XVIIe siècle par plusieurs inventeurs, qui rivalisèrent d’ingéniosité pour lui donner des possibilités chromatiques, afin de l’éloigner de la musique modale traditionnelle, et de la rapprocher des possibilités tonales et des musiques à modulations jouées sur les orgues. Plusieurs noms de virtuoses lui sont restés attachés, tels Giovanni Lorenzo Baldano de Savona, le Français François Langlois, et les facteurs Antonio Novelli de Florence, le Duca Paolo Giordano II Orsini de Bracciano, et surtout le savant chanoine Manfredo Settala de Milan.
J'ai débuté mes recherches sur la sourdeline lors de l'écriture de ma thèse de doctorat, consacrée notamment aux cornemuses de Cour du 17e siècle. Ces recherches m'ont permis de mettre à jour le portrait de Manfredo Settala par Nuvolone, considéré comme perdu, et de travailler à la reconstitution de cette cornemuse savante avec le facteur italien Marco Tomassi.